Pousser jusque dans ses limites

  • Imerys Clean Energy était le premier Class40 à franchir la ligne de départ au Havre le dimanche 5 novembre
  • Imerys Clean Energy est en tête de flotte depuis mardi
  • Imerys Clean Energy a perdu toute communication satellite et données météorologiques depuis mercredi matin
  • Le réchaud de cuisine est cassé
  • Nombre de milles à parcourir jusque Salvador de Bahia: 3 000

© Vincent Curutchet / ALeA / TJV2017

Loin d’être une course facile, la Transat Jacques Vabre n’épargne pas nos deux skippers Phil Sharp et Pablo Santurde. Mis au défi dès les premiers jours par les nouveaux et plus rapides Class40 Carac, Aïna et V & B, Phil et Pablo ont repris leur avantage mardi soir alors que la météo devenait difficile et la course d’autant plus technique et tactique.

Bien que les conditions à bord semblent très compliquées, Phil ne lâche rien “Depuis dimanche, nous avons vécu un début de course plein d’adrénaline. Nous avons traversé des conditions très difficiles avec de nombreux grains vraiment instables : vous naviguez dans 20 nœuds, et la seconde suivante vous avez 30 nœuds. Depuis le départ les conditions sont tellement rapides et variées, que nous avons établi une organisation rigoureuse à bord. Le contraste est immense avec la vie normale à terre. Nous mangeons, dormons, naviguons, faisons des réparations, et tout cela en nous faisant asperger ! Et pour rendre les choses à bord un peu plus difficiles, nous avons eu de graves problèmes techniques à bord avec les systèmes de communication.

Après avoir passé un temps considérable à développer et à tester les systèmes électroniques embarqués avant le départ, perdre l’accès aux données météos est une grande contrariété pour le duo qui navigue actuellement par vents violents dans une mer très agitée. “La deuxième nuit de course, notre toute nouvelle girouette a décidé de cesser de fonctionner. Nous l’avons remplacé et tout semblait fonctionner… c’est du moins nous pensions. Mercredi matin, l’antenne flambant neuve a lâchée, ce qui signifie que nous ne sommes plus en mesure de télécharger de nouveaux fichiers météo. Sans aide extérieure autorisée, cela a complique les choses ! Comme notre principal système de communication par satellite est en panne, nous essayons de configurer notre téléphone de secours, plus lent, pour trouver une solution. Nous avons passé beaucoup de temps à essayer de résoudre ces problèmes et avons sacrifié notre sommeil… Voilà la situation que nous essayons de gérer au mieux avec la météo désastreuse à laquelle nous sommes confrontés. » explique Phil.

Si le bateau subit des avaries techniques graves depuis mercredi, il semble que les skippers ne soient pas épargnés : leur sac de couchage a été inondé d’eau de mer. Les choses pourraient-elles empirer? “Notre sac de couchage est encore trempé, mais c’est le moindre de nos problèmes : notre nouvelle bouilloire est cassée ! Cela signifie de la bouillie froide, des repas lyophilisés froids et croquants, et pire, pas de thé Earl Grey ! », Commente Phil.

Bien que Phil et Pablo n’aient pas de thé, de nourriture chaude et surtout de prévisions météos récentes, le moral à bord reste apparemment bon et Imerys Clean Enery navigue vers le sud dans des mers plus chaudes et plus bleues. Evoluant dans des  «condition sauvage», le duo reste concentré pour maintenir la vitesse de pointe tout en gardant le contrôle du bateau alors qu’il reste encore 3 000 milles nautiques avant d’atteindre le Brésil.

Morale de l’histoire ? Vous ne pouvez jamais vous préparer à une course océanique !

Skipper Phil Sharp © www.philsharpracing.com

Co-skipper Pablo Santurde © www.philsharpracing.com

Tuesday’s wet & wild conditions aboard #ImerysCleanEnergy